http://minoritylanguages.inshea.fr/?q=fr
Description
« Langues minoritaires vocales ou signées & Espaces inclusifs »
Une société inclusive ne peut se penser exclusivement à partir d'une réflexion centrée sur un accès physique de ses membres aux espaces collectifs de vie, de travail, de loisir et au patrimoine culturel commun. Au-delà de la réceptivité aux différences et des mesures prises pour prévenir les discriminations, qui déterminent l’accessibilité en tant qu’elle est constitutive des droits humains, se pose la question concrète du rôle joué par les systèmes linguistiques comme voies d'accès à l’appropriation des savoirs qui tout à la fois participent à la construction du sens donné à ces espaces ainsi qu’à l’identité sociale et personnelle de leurs usagers. Les langues en tant qu'élément de communication interindividuel et intergroupal sont à cet égard un véritable mycélium qui assure la cohésion entre les individus, mais également l'épanouissement collectif et individuel. Depuis les années 80, la diversité des langues est considérée par l'UNESCO comme un élément essentiel de la diversité culturelle de l'humanité. À ce titre, elle souligne l'importance d'attribuer un « rôle significatif aux langues minoritaires, en fonction des nécessités de la vie contemporaine, tant sur le plan local que national et international ». Une quarantaine d'années plus tard, il importe de se demander en quoi la promotion de cette diversité, notamment relayée par la Convention relative aux droits des personnes handicapées et à la Déclaration sur les droits des peuples autochtones (UNDRIP) de l'ONU, s'accorde et s’articule avec la conception et la mise en pratique d'une société inclusive.
Dans ce contexte, l'observation des médias linguistiques par lesquels les contenus d'informations ou de savoirs sont hiérarchisés et véhiculés dans les espaces sociaux, de même que l’analyse des enjeux institutionnels et identitaires inhérents à cette organisation, permettent de mettre en dialogue les besoins linguistiques des peuples autochtones, des locuteurs de langues régionales et des personnes en situation de handicap, afin d'identifier des freins à la mise en place d'une société inclusive et d'activer des points d'appuis souvent sous-estimés. Cette perspective invite à considérer les contributions et les limites des langues, quelle que soit leur modalité vocale, gestuelle ou écrite, dans la réalisation d'un idéal sociétal d'inclusion.
L'objectif de ce colloque international est d'interroger la manière dont les espaces sociaux qui se veulent inclusifs (école, université, espace culturel, service public ...) prennent ou non en compte les langues minoritaires. Il vise à faire émerger et discuter des initiatives originales et innovantes dans leurs dimensions psychologique, sociale, glottopolitique, anthropologique, linguistique, pédagogique, didactique et digitale.
Les réflexions s'appuieront sur les leviers, mais également les obstacles que représentent des forces internes et externes (de natures diverses : socioéconomique, politique, digitale…) exercées sur ces langues minoritaires. Elles questionneront également les répercussions sur leurs locuteurs au sein de ces espaces.
Cet appel à contribution invite donc les chercheurs à investir l’un des deux axes suivants :
Axe 1 : Praxéologie : Intervention sociale, Travail, Santé, Éducation, …
Axe 2 : Paradigmes, analyse des représentations et des discours professionnels, institutionnels ou médiatiques.
Les axes proposés ici ne sont pas exhaustifs et toute proposition de communication pluridisciplinaire sera bienvenue.