Conférencière/Conférencier
Mutabazi, Eric
Eric Mutabazi est Docteur et maître de conférences en sciences de l’éducation à l’Université Catholique de l’Ouest à Angers (France). Il est l’auteur des ouvrages D’une citoyenneté empêchée à une éducation citoyenne (dir. avec Nathanaël Wallenhorst, Le Bord de l’eau, 2021), Citoyennetés de seconde classe (dir. avec Nathanaël Wallenhorst, Le Bord de l’eau, 2022), Communautés et apprentissage de la citoyenneté (Le Bord de l’eau, 2023), et School, Family and Community Against Early School Leaving: International Perspectives (dir. avec Albina Khasanzyanova, Peter Lang, 2023). Il est également l’auteur de plusieurs articles et chapitres d’ouvrage sur la citoyenneté et l’interculturalité. Il dirige l’axe de recherche Altérité, Vulnérabilité et Citoyenneté (AVC) au sein du LIRFE (Laboratoire Interdisciplinaire de Recherches en Formation et en Éducation) à l’UCO. Il est chercheur associé au LISEC UR 2310 de l’Université de Haute-Alsace et collaborateur international au GREE de l’Université du Québec à Montréal (UQAM).
Description
Dans les années 1990, le Rwanda a connu la guerre et les massacres aboutissant au génocide perpétré contre les Tutsi en 1994. Plusieurs chercheurs ont tenté d’analyser les conflits entre les groupes ethniques au Rwanda, qui vivent pourtant sur les mêmes territoires, partagent les mêmes valeurs culturelles, croyances, la même langue et pratiquent des mariages interethniques. Dans cette contribution, nous allons plutôt tenter de comprendre la responsabilité des savoirs des colonisateurs dans ces événements tragiques, notamment à travers l’analyse du contenu des manuels scolaires d’histoire du Rwanda utilisés entre 1971 et 1994 dans les écoles primaires et secondaires du pays. Dans un premier temps, nous présenterons l’influence de la représentation des colonisateurs sur la population rwandaise, au détriment des croyances et savoirs traditionnels rwandais. Ensuite, nous montrerons les conséquences de ces savoirs sur l’élaboration des systèmes politiques mis en place depuis la colonisation jusqu’au génocide. Enfin, nous conclurons par un rappel des valeurs et savoirs traditionnels rwandais oubliés, qui contribuent pourtant à l’unité.