En publiant en 1984 son fameux roman caustique Un tout petit monde, sous-titré en anglais « An Academic Romance », David Lodge mettait en lumière le campus global que formaient les réseaux de chercheurs à travers la planète, tout au moins dans ses parties les plus riches. Le quotidien de la grande majorité des universitaires restait pourtant alors marqué par les réalités nationales, sauf pour quelques brillants scientifiques rompus aux colloques internationaux et pour quelques autres suspectés d'user et abuser des charmes du « tourisme universitaire ».
Vingt ans après, à l'heure de la banalisation d'Internet et de la société de la connaissance, la globalisation semble devenue l'horizon incontournable de l'enseignement supérieur. Qu'il s'agisse de restructurer les cursus via le LMD, de créer des pôles régionaux d'enseignement supérieur ou de réorienter la gouvernance des universités vers plus d'autonomie, la plupart des réformes apparaissent guidées par le souci de répondre aux défis de l'internationalisation. Après « Erasmus », le « Processus de Bologne » ou le « classement de Shanghai » sont devenus des concepts familiers pour l'ensemble des acteurs universitaires.
Comment les recherches se positionnent-elles face à ces processus et quel éclairage peuvent-elles nous apporter sur cette globalisation de l'enseignement supérieur ? Quelles sont les parts réelles du « national » et de « l'international » dans les évolutions du pilotage des universités, de la profession universitaire ou encore dans le développement des droits de scolarité ? À travers une sélection d'articles, d'ouvrages et de rapports récents, ce dossier vous propose de faire le point sur ces questions au niveau français et international.