n° 47, avril 2008
États-Unis, Québec : le débat sur les droits d’inscription dans le supérieur
Maroussia Raveaud
La gouvernance des systèmes éducatifs, Alain Bouvier, PUF, (Politique d’aujourd’hui), 2007
Bernard Toulemonde
La nouvelle question scolaire. Les bénéfices de la démocratisation, Eric Maurin, Seuil, 2007, 268 p.
Philippe Duval
Les langues à l’école : un défi pour l’Europe
Coordonné par Roger Pilhion
Directeur adjoint du Centre international d’études pédagogiques (CIEP), France.
Introduction [pdf - 122 Ko]
Vers une politique européenne de l’enseignement des langues ?
Roger Pilhion
Le multilinguisme en Europe
Leonard Orban : Commissaire européen pour le multilinguisme, Commission européenne.
Le premier commissaire européen pour le multilinguisme présente les orientations de la Commission européenne en faveur de la diversité culturelle et linguistique. L’Europe, qui s’est fondée sur le respect de la diversité linguistique, s’est fixé des objectifs ambitieux en matière de politique du multilinguisme : ouvrir l’Europe et les Européens sur eux-mêmes. La formation d'enseignants compétents, l'adoption de programmes appropriés dans le domaine des langues et une approche ambitieuse de l'enseignement des langues s'avèrent des conditions essentielles pour le succès de la politique qui a pris naissance en 1989 avec le programme Lingua et qui aujourd’hui, avec la création d’un portefeuille spécifique, reçoit une impulsion nouvelle et forte.
Vers une approche européenne de la formation des enseignants de langue ?
Michael Kelly : Professeur à l’Université de Southampton, Royaume-Uni.
L’auteur tire les conséquences de l'étude qu’il a coordonnée sur la formation des enseignants de langue en Europe. Il propose des perspectives qui permettraient d'adapter les profils des enseignants, à travers leur formation, aux exigences de leurs missions dans des systèmes éducatifs dont les objectifs, en matière d'enseignement des langues, sont en pleine transformation. La mise en place des préconisations de l’étude suppose un travail de renouvellement inscrit sous le signes de la diversité et de la coopération.
L’introduction du Cadre européen commun de référence pour les langues en Europe
Une réalité différenciée dans ses finalités et dans ses modalités
Francis Goullier : Expert auprès du Conseil de l’Europe, Inspecteur général de l’Éducation nationale, France.
Depuis son lancement en 2001, le Cadre européen commun de référence pour les langues (CECR) connait un succès rapide, que ce soit dans les institutions ou organismes communautaires ou bien dans les différents systèmes éducatifs. L’échelle de niveaux de compétences est très fréquemment utilisée pour baliser le parcours d’apprentissage et/ou pour favoriser la transparence des évaluations en langue. Cette référence au CECR recouvre cependant des différences dans les objectifs et dans les modalités de mise en œuvre. L’adoption du CECR ne signifie pas non plus que toutes ses composantes soient exploitées. Si l’intérêt de la notion de compétences est souvent perçu, il n’en va pas de même du plurilinguisme. Cette contextualisation de l’usage du CECR est certes conforme à sa finalité. Mais elle pose potentiellement la question de son maintien comme référence européenne et de la nécessaire promotion des valeurs du Conseil de l’Europe à travers le plurilinguisme.
Un premier bilan de l’introduction du CECR
Le cas du Portugal
Cristina Avelino : Faculté des Lettres, Université de Lisbonne (Portugal) et présidente de l’association portugaise des professeurs de français.
Le Cadre européen commun de référence (CECR) est le document fondateur d’une nouvelle politique d’enseignement/apprentissage des langues dans de nombreux pays. Dans le contexte d’une réforme du système éducatif, dans les années quatre-vingt-dix au Portugal, cet outil a été introduit afin de reformuler les programmes des langues vivantes et d’en élaborer d’autres pour de nouvelles filières. Chaque équipe d’auteurs, issue généralement des associations professionnelles, a travaillé de façon autonome et a interprété différemment des options présentées par le CECR. Les textes officiels produits présentent ainsi un grand nombre de convergences mais aussi des divergences ne facilitant pas la construction concertée de la compétence plurilingue et pluriculturelle.
L’enseignement précoce des langues en Finlande
Ursula Viita-Leskelä : Professeur d’allemand et d’anglais, formatrice, Helsingin yliopiston Viikin, normaalikoulu [École normale
Viikin], Helsinki, Finlande.
Après avoir brossé les grandes lignes de l’organisation du système éducatif finlandais, l’auteur présente celle de l’enseignement des langues dans un pays qui compte deux langues officielles (finnois et suédois) et propose un enseignement obligatoire d’une première langue étrangère dès la troisième année de l’école fondamentale, auquel s’ajoute l’enseignement obligatoire de la deuxième langue officielle et celui, facultatif, d’une deuxième langue étrangère. La méthodologie retenue pour l’enseignement précoce des langues, l’évaluation des élèves et la formation des enseignants sont successivement présentées et analysées et mises en regard des résultats observés en fin de cursus scolaire. Cet article offre donc un regard sur l’enseignement précoce des langues dans un pays qui a fait le choix de scolariser ses élèves assez tard (à l’âge de sept ans) et qui attire l’attention des spécialistes en raison de ses bons résultats scolaires dans les comparaisons internationales.
Les écoles bilingues en Bulgarie : l’expérience d’un pays pionnier
Veselina Ganeva : Expert d’État, doyenne du groupe des langues au ministère bulgare de l’Éducation et des sciences,
Bulgarie.
L’auteur présente l’enseignement bilingue en Bulgarie dans sa dimension historique. Créée dans les années cinquante, ce qu’on appelait alors les « lycées de langues », véritables établissements d’excellence, proposait dans les quatre dernières années d’études secondaires un enseignement disciplinaire en langues étrangères très développé, après une année de formation linguistique intensive. Après la chute du communisme, ce système s’est maintenu et diversifié. L’article présente la structuration actuelle de cet enseignement dans les lycées à profil linguistique mais aussi dans les établissements d’enseignement général ou les lycées professionnels comportant des sections à profil. La question du choix des langues, des programmes, des manuels et de la formation des enseignants est également traitée. L’auteur tire un bilan très positif de ce type d’enseignement que le Programme national de développement de l’enseignement secondaire pour les années 2006 à 2015 propose de généraliser.
L’introduction d’une certification étrangère en Allemagne
L’exemple du DELF scolaire
Henny Rönneper : Conseillère ministérielle, ministère pour l’École et la formation continue du Land de Rhénanie du Nord – Westphalie, Allemagne.
Introduit dans le Land de Rhénanie du Nord-Westphalie en 1998, le DELF scolaire, diplôme de français langue étrangère s’est développé rapidement : en 2008, 16 000 élèves se sont présentés aux épreuves, provenant de 804 établissements scolaires. L’article montre la motivation qu’a suscitée auprès des élèves l’introduction d’un diplôme étranger dans le Land et l’engouement qu’il génère. Dressant un bilan positif de cette expérience, qui est le fruit d’un partenariat étroit entre la France et les autorités éducatives du Land en matière d’organisation conjointe du diplôme et de formation des enseignants, l’auteur pointe également quelques dérives possibles dans le choix du niveau du diplôme par les élèves.
L’Internet en appui à l’enseignement des langues
Le cas de la France
Catherine Clément : Responsable du département langues étrangères, Centre international d’études pédagogiques (CIEP),
France.
En France, l’enseignement des langues a connu de fortes évolutions depuis 2000. Un plan de rénovation de l’enseignement des langues mettant l’accent sur « l’amélioration des capacités de communication, notamment à l’oral », et « la préparation à la mobilité européenne et internationale » est mis en œuvre depuis 2005. L’article présente les mesures d’accompagnement en ligne décidées par le ministère de l’Education nationale, en appui à deux des principales innovations, l’introduction d’un enseignement obligatoire d’une langue vivante à l’école primaire et le développement de l’enseignement disciplinaire en langues étrangères dans les lycées comportant des « sections européennes ou de langues orientales » qui ont abouti à la création de deux sites Internet, Primlangues et Emilangues, qui offrent des ressources pour l’enseignement de et en sept langues.
Un indicateur européen des compétences linguistiques
La première enquête sur le niveau en langue étrangère des jeunes européens
Anders Hingel : Chef de l’unité Analyses et prospective, Direction générale de l’éducation et de la culture, Commission
européenne.
Marguerite Kuzma : Administrateur, unité Analyses et prospective, Direction générale de l’éducation et de la culture,
Commission européenne.
La Commission européenne lance un projet devant permettre la mise en place d’une enquête sur le niveau en langue étrangère des jeunes européens. Ce projet sans équivalent à ce jour dans le monde devrait couvrir les vingt-sept États membres de l’Union européenne, de même que les pays candidats (Croatie et Turquie) et les pays membres de l’Espace économique européen (Islande, Lichtenstein et Norvège), soit trente-deux pays au total. Seront concernées les cinq langues les plus largement enseignées en tant que première et deuxième langues étrangères : l’anglais, le français, l’allemand, l’espagnol et l’italien. Les États membres détermineront eux-mêmes quelles langues feront l’objet de tests.
Références bibliographiques [pdf - 296 Ko]
Marion Latour : Centre de ressources documentaires du CIEP
Entre choix acquis et nouveaux choix à faire : la difficile réforme du système éducatif ukrainien
Roger-François Gauthier
Une comparaison du financement des établissements scolaires en France et au Japon
Pierre-Louis Gauthier