Conférencière/Conférencier
Anthony Cerqua est doctorant en psychopédagogie à l’Université Laval et membre du Centre de recherche interuniversitaire sur la formation et la profession enseignante (CRIFPE).
Description
Le lot de critiques qui ont accompagné le renouveau pédagogique ainsi que les récents réajustements apportés par le Ministère ont de quoi susciter des interrogations quant à la clarté et à la pertinence de la réforme entreprise au Québec voilà maintenant plus de dix ans. S’il faut comprendre l’esprit d’une réforme pour se l’approprier, alors on doit se rendre à l’évidence, celui de la réforme n’a pas été saisi par une grande majorité de la communauté éducative québécoise. Pourquoi cet esprit est-il si difficile à cerner? Est-il possible d’en comprendre l’essence? S’il ne se donne pas à voir directement, l’esprit de la réforme laisse néanmoins des traces de son passage dans les discours. C'est donc à travers une analyse de contenu des textes fondateurs de la réforme, de la revue Virage et d’écrits universitaires que nous avons pu identifier trois mouvements dans l'évolution de la réforme. Le premier reprend l’idée qu’il y a eu un dérapage majeur entre ce que les États généraux préconisaient initialement et ce qui a effectivement été entrepris lors de l’implantation de la réforme. Le deuxième décrit comment, une fois centré sur des considérations pédagogiques, le discours des réformistes s’est radicalisé par l’effet de mécanismes de filiation et d’opposition. Enfin, on observe dans le troisième une vague de critiques sévères à l’encontre des choix des réformistes. Cette étude montre que l’esprit de la réforme n’est pas clair parce qu’il repose sur des concepts mal définis, parce qu’il croule sous les contradictions et, enfin et surtout, parce qu’il est changeant.